En mai 1900, mon trisaïeul Antoine Wendling, architecte à Strasbourg, séjourna quelques jours à Paris avec sa femme Adélaïde. Cette rare incursion en France, dans la patrie regrettée, l’Exposition Universelle en était la cause. Dans son article, il nous raconte ses étonnements, ce qui l’a passionné ou dérouté, son amertume parfois.
L’Exposition Universelle de 1900
Les cartes postales, envoyées régulièrement à ses petits-enfants, Jeanne et René, illustrent la rareté d’un tel voyage. Du temps de l’annexion, se rendre à Paris n’était ni fréquent ni aisé pour un Strasbourgeois. Le colossal évènement de l’Exposition Universelle en donne un prétexte rêvé. Plus que les innombrables
attractions, ce sont évidemment les nouveaux édifices parisiens qui attirent mon trisaïeul, mais aussi la place faite à l’Alsace au milieu des grandes puissance qui se l’arrachent.
Nouveaux palais et édifices éphémères
Si la démesure monumentale de certaines réalisations le laisse froid, Antoine s’enthousiasme pour le nouveau Grand-Palais et sa spectaculaire verrière. Le Petit Palais l’emballe moins. Les multiples attractions l’étonnent, notamment la chaussée roulante de la rue de l’Avenir, ou encore le grand Globe Céleste.
L’Alsace à Paris
On sent l’émotion de mon arrière-arrière-grand-père devant la découverte de la réplique de la maison Kammerzell, non loin de la Tour Eiffel. Léon Boll, infatigable alsacien francophile, a monté cette opération promotionnelle à ses frais. Aidé de Charles Spindler et Henri Loux, il tient par là à ce que sa chère province soit visible.
Mais l’image d’Epinal, en plus d’être un gouffre financier, peine à faire oublier la prise en étau de l’Alsace entre les démonstrations de puissance de la République française, qui se passe bien d’elle, et de l’Empire allemand, qui lui dénie toute autonomie.
La puissance du Reich
Sous l’ironie agacée provoquée par l’inévitable architecture néo-Renaissance du pavillon allemand, perce l’admiration d’Antoine pour un Empire allemand qui a su mettre en avant la puissance de son industrie, justement renaissante.
A l’hégémonie culturelle française répond une machine économique qui prend de l’ampleur, apprend des autres nations et s’appuie sur un réseau d’ingénieurs formés dans des écoles plus pratiques et moins académiques qu’en France.
Les échanges entre les deux puissances rivales n’auront jamais été aussi nombreux que pendant l’Exposition Universelle.
Que puis-je vous aider à écrire ?
Laisser un commentaire