C’est le plus grand édifice de la Neustadt. Celui qui a coûté le plus cher, aussi. Antoine Wendling, mon arrière-arrière-grand-père architecte, raconte la construction et l’inauguration de l’Hôtel des Postes de Strasbourg. De 1896 à 1899, il a vu s’élever ce bâtiment aux résonances ambivalentes. D’une architecture germanique qu’il rejette, symbole d’un pouvoir impérial qu’il refuse, il représente aussi une efficacité qu’il admire.
L’ancien Hôtel des Postes
À leur arrivée à Strasbourg en 1870, les Allemands découvrent un service postal encore peu développé. Mon trisaïeul en rappelle pourtant les mérites et les grandes avancées. Alors que le bureau de poste principal de la ville bouge sans cesse, les Prussiens préemptent l’ancienne École de santé des Armées.

Située place du Château, elle vient d’être construite par Jean-Geoffroy Conrath. Sa transformation va offrir à la poste du Reich une trentaine d’années de service. Mais le besoin de davantage d’espace se fera rapidement sentir.
L’architecture des Postes du Reich

Comme pour les chemins de fer, la direction des postes du Reich dispose de son propre service d’architecture. Antoine Wendling présente ses principaux architectes, dont Ernst Hake au niveau central et Ludwig Bettcher sur le plan local. Tous deux seront les principaux créateurs du nouvel Hôtel des Postes de Strasbourg. À l’instar d’autres réalisations, ils vont y privilégier le style néo-gothique.
Le style de l’Hôtel des Postes de Strasbourg

En plus d’être le style dominant des nouveaux édifices de la Poste impériale, il a l’avantage de ne pas entrer en concurrence avec le style néo-Renaissance des bâtiments environnants, notamment ceux de la Place de la République. Ainsi, sur une emprise de 11 000 mètres carrés, l’Hôtel des Postes va-t-il élever ses tours et ses flèches, ses statues d’empereurs, tel une forteresse médiévale. Antoine Wendling y voit aussi des références quasi religieuses, comme les rosaces et les hauts vitraux qui rappellent des cathédrales.
L’organisation de l’Hôtel des Postes
De fait, ce qu’il se passe à l’intérieur de l’Hôtel des Postes est d’une importance presque sacrée. C’est le signe de la puissance impériale et une condition de son pouvoir. Dans un empire aussi étendu, la communication revêt une importance capitale, de même que sa rapidité.

Courrier, télégraphe, téléphone, échanges de valeurs, tout concourt à l’organisation du Reich. L’efficacité du service des Postes impériales fait l’admiration de mon trisaïeul. Il y voit une autre manifestation du professionnalisme germanique face à une tendance gauloise au bricolage.
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