Antoine Wendling, mon arrière-arrière-grand-père architecte, nous avait déjà parlé de la reconstruction du Temple Neuf et de ses environs par son confrère Emile Salomon. Il nous emmène cette fois autour de Saint-Thomas. Conjointement à ses travaux au Temple Neuf, Emile Salomon en a profondément transformé les abords. Il répondait ainsi aux désirs de la Fondation Saint-Thomas dont il fut l’architecte attitré.
Emile Salomon, architecte du Chapitre Saint-Thomas
Antoine Wendling commence par comparer sa carrière de modeste architecte formé sur le tas, avec celle bien plus prestigieuse d’Emile Salomon. Formé à Munich et aux Beaux-Arts à Paris, cet ancien élève du Gymnase deviendra rapidement l’architecte attitré du Chapitre protestant et de la Fondation Saint-Thomas. Mon trisaïeul rappelle son attachement à la préservation des monuments de la ville. Surtout, il évoque le chantier titanesque de la reconstruction de Temple Neuf et de ses abords. Déjà à la tâche en 1860 après l’incendie du Gymnase, il le rebâtit encore après les bombardements de 1870. De même il construit le nouveau Temple Neuf et les immeubles environnants. Jusqu’à la spectaculaire banque du 2 rue du Dôme.
Émile Salomon dégage Saint-Thomas
Même s’il n’a pas suivi toute la genèse du projet, mon trisaïeul raconte la transformation de l’îlot de la rue Martin Luther, en face de l’église. Émile Salomon y reprend le projet d’un prédécesseur, Albert Haas, qui n’a pu mener à son terme la construction d’un nouveau presbytère et de maisons d’enseignants entre l’église et l’hôtel de la Monnaie. Il y avait là, autour d’un vaste jardin, un fouillis de maisons médiévales. Leur remplacement par deux maisons modernes permet à Salomon de détruire l’ancien presbytère. Il s’adossait au chevet de Saint-Thomas et en gâchait la vue. Salomon rebâtit ainsi l’ancienne chapelle Saint-Blaise.
Émile Salomon perce la rue Jean Sturm
Pour joindre la place Saint-Thomas au quai du même nom, on perce la rue Jean Sturm. Salomon y construit en 1877 deux immeubles à la place d’un ancien hôtel canonial dont le grand jardin donnait sur le quai. Antoine Wendling explique le dialogue architectural tenté par Salomon. Ce dernier ne cherche pas à imiter l’environnement, mais s’y adapte. Les références néo-gothiques de l’immeuble le plus proche du chevet de Saint-Thomas n’ont rien à voir avec le style choisi pour celui sur le quai.
Vénérables hôtels canoniaux
Ce sont ensuite d’anciens hôtels canoniaux des alentours de Saint-Thomas qui cèdent leur place à des constructions plus modernes. Même la belle maison habitée un temps par Martin Bucer, rue Salzmann, en fait les frais. Tout comme deux hôtels de la rue de la Monnaie, situés en face de l’actuelle école Saint-Thomas. Antoine Wendling nous rappelle qu’ils eurent pour habitants les Schweighaeuser père et fils, Jean l’helléniste, et Jean-Geoffroy l’archéologue. Où l’on voit bien que la puissante Fondation Saint-Thomas faisait preuve d’un pragmatisme dénué de sentimentalisme. Au risque, peut-être, de heurter les tenants de la ville-musée.
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