Cette semaine, Antoine Wendling (l’ancien) nous invite à la naissance de la place Brant à Strasbourg. Avouons-le, c’est une place sur laquelle nous passons la plupart du temps en voiture ou à vélo, attentifs à la circulation souvent dense. Mais elle est bordée de villas et d’immeubles superbes. Si certains ont hélas disparu, les survivants restent emblématiques de la Neustadt,
Au nord-est de la place Brant
La visite commence au nord-est de la place Brant. Mon arrière-arrière-grand-père architecte nous apprend que le premier immeuble est construit par Otto Back, qui sera aussi le dernier constructeur de la place. Les angles sont aigus à cet endroit d’où partent à la fois l’allée de la Robertsau, la rue Schweighaeuser et l’avenue de la Forêt Noire.


Cette belle maison d’angle, construite en 1881, n’est devenue une pharmacie que plus tard. À sa gauche, un arbre cache obstinément une villa dont on aperçoit parfois la tourelle. Mais il ne reste pas de traces de son apparence.
Au sud-est de la place Brant
Toute cette parcelle, jusqu’à la rue Goethe, est lotie par la Strassburger Bauverein. Gustave Petiti et Georges Kirchmann construisent ici, pour cette société d’investisseurs, un ensemble d’immeubles remarquables. Celui de l’angle avec la rue Goethe a son pendant de l’autre côté de l’Université.

Hélas, dans les années 1970, la plupart des immeubles sont détruits pour céder leur place à des constructions modernes. Elles n’ont aucun rapport avec leur environnement. Seul le numéro 8 témoigne encore de l’ancien ensemble.
Au sud-ouest de la place Brant

De l’autre côté, mon trisaïeul nous montre les grands immeubles proposés par des architectes allemands. Ceux-là sont encore tous intacts. Ils ont en commun de spectaculaires oriels. Statutaires, ils évitent la surcharge et restent d’un classicisme « raisonnable ».
Le commanditaire du numéro 2, le pâtissier Schlagdenhaufen, consacrera une grande partie du rez-de-chaussée de son nouvel immeuble à l’activité de son entreprise florissante.
Au nord-ouest de la place Brant

Sans surprise, les trois villas du nord-ouest suscitent l’enthousiasme d’Antoine Wendling. D’autant que celle du milieu, la villa Doirisse, reviendra au mari de sa petite-nièce. C’est l’architecte Armand Richshoffer qui la construit en 1904, comme sa voisine de droite. Ce joli pavillon sera la propriété de Fritz Kieffer, le francophile directeur de l’Imprimerie Alsacienne. Pour couronner la place, Otto Back imagine sa propre villa en 1906. Il en délègue la construction aux architectes Brion et Haug.
Le regard d’Antoine Wendling (l’ancien) nous invite à la promenade sur cette place Brant à Strasbourg. Cela vaut la peine de l’arpenter à pied, lentement, pour admirer les témoins de l’architecture foisonnante de la Neustadt. Ses auteurs, alsaciens et allemands, travaillèrent alors pour des commanditaires aussi bien allemands qu’alsaciens. L’essence même de la Neustadt de Strasbourg.
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