Amoureux du quartier de l’Orangerie et des chantiers de la Neustadt, Antoine Wendling nous emmène cette fois rue Herder à Strasbourg. Mon arrière-arrière-grand-père architecte nous convie à la naissance de cette voie secondaire. Nous assistons avec lui à l’éclosion de programmes immobiliers originaux. Celui qui l’étonne le plus, ce sont les chalets de l’architecte Otto Back.
La nouvelle rue Herder
Même aujourd’hui, peu de Strasbourgeois connaissent la rue Herder. C’est une rue parallèle à l’allée de la Robertsau. Elle court de la place Golbéry et rejoint la rue Daniel Hirtz peu avant l’Orangerie. Encore vierge de toute construction en 1890, elle ne commence à se lotir sérieusement qu’à partir de 1895. Mais d’une façon qui la singularise dans son environnement.

Contrairement aux grands immeubles et aux villas statutaires de l’allée de la Robertsau, à rebours des villas de rêve du quai Rouget de l’Isle, la rue Herder adopte un habitat plus modeste.
Les programmes d’Otto Back

Mon trisaïeul assiste, en 1897, à l’avènement d’un programme de villas aux apparences originales. Sur le côté impair de la rue Herder, cinq villas aux apparences de chalets sont construites par Otto Back et son entreprise. C’est un investissement pour cet architecte qui reste propriétaire de l’ensemble. Elles sont encadrées de deux autres villas différentes à l’extérieur, mais qui adoptent le même plan intérieur.
De l’autre côté de la rue Herder, quatre autres villas familiales viennent compléter l’ensemble. Toujours standardisées, elles bénéficient néanmoins de tout le confort moderne et d’une rationalisation qui force l’admiration d’Antoine Wendling.
La rue Herder néo-Renaissance

A l’entrée de la rue, les architectes Kuder et Müller construisent en 1896 une vaste villa pour le docteur Gebhard. Mon trisaïeul ne s’enthousiasme guère pour les boursouflures issues de la Renaissance germanique. Nombreux sont les architectes allemands qui en peuplent la Neusatdt.
Pour eux-mêmes, les deux architectes élèvent juste en face une autre villa du même genre. Heureusement moins démonstrative, elle a su résister aux promoteurs immobiliers. Ce qui n’est pas le cas de la villa Gebhard, détruite pour laisser place à un grand complexe de copropriétés.

La rue Herder Art Nouveau

Antoine Wendling montre bien plus d’indulgence pour la villa Mathy, au 1 rue Herder. Pourtant, ce sont les mêmes Kuder et Müller qui l’imaginent pour un directeur de banque. Mais ici, les lignes sont beaucoup plus pures. Même si sa formation classique et son âge le gardent d’être un grand thuriféraire de l’Art Nouveau, mon trisaïeul en loue l’harmonie générale, de même que la finesse des ferronneries qui l’entourent.
Que puis-je vous aider à écrire ?
Laisser un commentaire