C’est à un véritable voyage à travers les siècles que nous invite cette semaine Antoine Wendling. Mon arrière-arrière-grand-père architecte raconte la place d’Austerlitz à Strasbourg telle qu’il l’a connue. Durant sa vie, elle a subi de profondes mutations. Mais il évoque aussi la place d’Austerlitz de l’Histoire qui, en plus des militaires, commerçants et touristes, a vu passer têtes couronnées et événements historiques.
La place d’Austerlitz des remparts
Située juste derrière le rempart, la place d’Austerlitz constitue un des deux points d’entrée dans le sud de Strasbourg. Mon trisaïeul rappelle les systèmes de fortifications qui ont marqué le secteur. Un puissant bastion barrait, jusqu’en 1770, l’entrée de la future rue d’Austerlitz.

Sa porte extérieure est restée en place, sur le rempart, jusqu’en 1878, verrouillant la place et ses commerces. Au-delà de la porte, le glacis des remparts séparait alors nettement la ville de son faubourg du Neudorf.
La place d’Austerlitz des militaires

Depuis 1756, une caserne d’artillerie borde le sud de la place d’Austerlitz. Constamment agrandie, elle abritera le 15e régiment allemand d’artillerie de campagne, avant d’être détruite en 1910. Elle laissera alors sa place au futur Quartier Suisse. Antoine Wendling raconte ses visites à ses camarades, tandis qu’il servait au 5e régiment d’artillerie entre 1848 et 1850. Il évoque aussi les convois de Strasbourgeois fuyant la ville en 1870, passant par la porte d’Austerlitz, avant d’être accueillis par une délégation suisse.
La place d’Austerlitz des têtes couronnées
C’est par cette place, alors appelée place des Bouchers, que Marie-Antoinette d’Autriche entra dans Strasbourg, en 1770, avant son mariage avec le Dauphin. En 1805, Napoléon et sa Grande Armée – avec, dans ses rangs, le père d’Antoine Wendling – sortirent de Strasbourg par la même place pour aller remporter les batailles d’Ulm et d’Austerlitz. Louis-Napoléon Bonaparte y fomenta son coup d’État en 1836.

Une place hôtelière et commerçante

De nos jours, le côté ouest de la place d’Austerlitz à Strasbourg s’est radicalement transformé. Mon trisaïeul fait revivre les nombreux estaminets, brasseries ou restaurants qui l’animaient et accueillaient militaires et voyageurs. Il tente de démêler les architectures composites des principaux bâtiments, dont bien peu ont survécu à l’urbanisme et aux bombardements de 1944.
Point de passage des diligences, omnibus à cheval, tramways, cars de tourisme, la place d’Austerlitz, désormais largement piétonne, continue de drainer des flots de touristes et de croisiéristes. S’y arrêter pour redessiner ce qu’elle fut est un plaisir. Le récit et les documents d’Antoine Wendling nous le permettent.
Que puis-je vous aider à écrire ?
Laisser un commentaire