Je ne sais pas vous, mais pour ma part, l’Hôpital civil de Strasbourg m’est toujours apparu comme un dédale inextricable. Des pavillons à première vue disparates s’y entassent, souvent greffés d’appendices modernes et disgracieux. On s’y perd facilement ! Mon arrière-arrière-grand-père Antoine Wendling nous ramène à sa genèse, aux sources de la Faculté de médecine dont il a vu se dessiner l’embryon, place de l’Hôpital.
L’École de Médecine de Strasbourg, place de l’Hôpital
À une époque encore dominée par la médecine militaire, mon trisaïeul rappelle les débuts timides de la Faculté de médecine. Les étudiants suivaient alors leurs cours à l’Académie (actuel lycée Oberlin). Seuls les cours d’anatomie étaient dispensés place de l’Hôpital.

Le chœur de la chapelle Saint-Erhardt, complété de bâtiments construits à côté de la tour de l’Hôpital, servait alors d’amphithéâtre.

Antoine Wendling raconte alors la construction de l’École de Médecine par Jean-Geoffroy Conrath, architecte de la Ville, en 1865. Elle offre enfin à la Faculté de médecine un lieu dédié… qui ne lui servira qu’une vingtaine d’années.
La place de l’Hôpital avant 1870

L’Hôpital civil, avant 1870, est certes une institution multiséculaire. Mais elle est à l’étroit dans des bâtiments vétustes. Empêchée par le rempart vers le sud, son expansion ne peut se faire que vers le nord, avec le rachat d’immeubles privés, peu adaptés à des missions de soin.
Plus proche de la notion d’hospice que d’hôpital, on y entre essentiellement pour y mourir. La vocation d’enseignement de ses différentes spécialités n’est pas encore très développée. La Faculté de médecine peine à y trouver sa place.
La porte de l’Hôpital et les remparts

Le très beau bâtiment Mollinger, cœur historique de l’Hôpital, est alors longé par le rempart. Mon trisaïeul rappelle l’histoire de la porte de l’Hôpital et son rôle dans le rempart urbain depuis le XIVe siècle. Tandis que les limites méridionales de Strasbourg n’ont pas bougé depuis lors, le rempart relie les différents bastions. En septembre 1870, Antoine Wendling sera envoyé à la défense du bastion 4. Là, pour les derniers jours du siège de Strasbourg, il constatera les dommages causés à la chapelle catholique de l’Hôpital.
Naissance de la Faculté de médecine allemande
Tandis que Strasbourg devient allemande, tandis que les nouvelles autorités planifient la naissance d’une nouvelle Université d’excellence, les militaires traînent les pieds. Antoine Wendling explique les hésitations sur l’implantation du nouveau campus. Alors que l’armée ne veut pas toucher au rempart sud, le nouveau patron de l’institut d’Anatomie von Recklinghausen impose la construction d’un nouveau bâtiment sur le bastion 4.

Il ne conçoit pas que la Faculté de médecine puisse être séparée de l’Hôpital. Le jeune architecte alsacien Albert Brion construit ainsi, dès 1874, le premier élément du nouveau complexe hospitalo-universitaire. C’est l’acte de naissance de la Faculté de médecine allemande.
A la suite des transformations de la place de l’Hôpital, Antoine Wendling assistera à la construction des pavillons de la première extension de l’Hôpital civil de Strasbourg.
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