raconté par Antoine Wendling
À l’époque de la naissance de sa famille Marie, en 1870, l’éducation secondaire des jeunes filles n’est pas encore une évidence dans la société de mon trisaïeul, l’architecte strasbourgeois Antoine Wendling. Le lycée des Pontonniers, la Höhere Mädchenschule, tel qu’on l’appelait à l’époque, était la première grande structure non confessionnelle de Strasbourg dédiée à cette cause.
Les lycées de jeunes filles
Antoine Wendling brosse d’abord un tableau de l’enseignement secondaire destiné aux jeunes filles, dans le Strasbourg de la fin du 19e siècle. Aux écoles confessionnelles, souvent très marquées politiquement (catholiques francophiles et protestants plus divisés), s’ajoutent quelques cours privés.
Le site des Pontonniers
Dans le sillage de la politique impériale, les nouvelles autorités municipales cherchent alors à ouvrir un lycée conforme aux directives de l’État. Mon trisaïeul raconte la nécessité d’une structure dans laquelle seraient accueillies les filles des fonctionnaires et militaires allemands.
Il décrit le choix qui se porte sur l’ancienne caserne des Pontonniers, non loin du Zimmerhof. Son emplacement, à la frontière entre la vieille ville et la Neustadt parait idéal.
L’architecture pédagogue du lycée des Pontonniers
Antoine Wendling observe d’un œil vaguement goguenard la mise en œuvre du cahier des charges fourni à l’architecte municipal Johann-Karl Ott : éduquer les jeunes filles à leurs racines germaniques, c’est-à-dire multiplier les références à la Renaissance allemande, voire au gothique. Le lieu doit être pour elles une véritable immersion dans la culture prussienne.
Comme pour rattacher l’Alsace à sa supposée mère-patrie, on va jusqu’à réutiliser, pour la maison du directeur, toute la façade d’une maison alsacienne récemment démolie dans la rue du Parchemin. Mon aïeul architecte s’amuse de la multiplication des tourelles, oriels, clochetons qui viennent ponctuer le complexe scolaire.
Le riche décor du lycée des Pontonniers
Ici, comme aux Bains municipaux, la destination fonctionnelle du lieu n’empêche nullement la richesse et la sophistication du décor. Antoine Wendling admire la collaboration de nombreux grands artistes ou artisans, dont on mobilise les talents en vue de l’édification esthétique et patriotique des jeunes filles. Cette qualité-là, mon ancêtre l’apprécie à sa juste valeur, malgré ses penchants francophiles.
Que puis-je vous aider à écrire ?
Laisser un commentaire