Les fortifications de Strasbourg racontées par Antoine Wendling

Avec nos yeux de 2024, nous avons du mal à nous en rendre compte. Mais Strasbourg s’est construite entourée de fortifications pendant la majeure partie de son histoire. Cela ne fait qu’un siècle que les dernières ont été abattues. Mon trisaïeul Antoine Wendling, architecte entre 1870 et 1914, raconte les fortifications de Strasbourg qu’il a connues et comment elles ont modelé les transformations de sa ville.

Les fortifications Specklin-Vauban

Jeune Strasbourgeois, mon ancêtre évoque d’abord les fortifications qui enserraient la ville depuis le 16e siècle. Il n’en reste plus grand-chose à l’heure actuelle. Elles entouraient la Grande Île, les faubourgs et étaient percées de portes qu’il a encore largement connues : porte de Pierre, de Saverne, porte Blanche, des Bouchers…

Ces fortifications conçues par l’ingénieur Specklin, Vauban les a simplement modernisées. Il a ajouté deux éléments dont il reste de larges traces : le barrage à l’ouest, destiné à inonder le front du Neudorf ; la Citadelle à l’est, pour veiller face au Rhin… mais aussi pour mater toute tentative de soulèvement d’une ville récemment rattachée à la France.

Strasbourg - Fortification de la porte de Pierre
La porte de Pierre en 1868, côté ville, à l’extrémité du faubourg de Pierre – Emile Schweitzer

La ruine des fortifications de Strasbourg en 1870

Strasbourg - Siège des fortifications en 1870
Plan du siège de Strasbourg en 1870, avec les parallèles permettant aux Allemands de se rapprocher de la porte de Pierre

A l’aide de plans, du plan-relief et de nombreuses photos, Antoine Wendling raconte le siège de 1870 qu’il a vécu de l’intérieur. Alors que sa fille Marie était sur le point de naître, il défendait, avec ses camarades de la garde nationale sédentaire, le front nord-ouest et le fameux bastion 12. C’est ce dernier, à la porte de Pierre, qui céda.

Les terribles bombardements du siège de 1870 ont montré la fragilité des anciennes fortifications face à une artillerie moderne.

Des fortifications éloignées de Strasbourg

Pour protéger la ville conquise, les Allemands décident dans un premier temps de l’entourer d’une ceinture de forts éloignés. Régulièrement espacés, ils doivent se couvrir mutuellement et éloigner l’artillerie ennemie.

Oberhausbergen - Fort Frère
Représentation du fort Frère d’Oberhausbergen (peint par André Brauch)

Évidemment, mon trisaïeul ne sait pas grand-chose des travaux alors menés par les Allemands. Quelques indiscrétions lui permettront néanmoins de saisir les grands principes de construction de ces nouveaux et puissants forts.

Les fortifications allemandes de Strasbourg

Strasbourg - Kronenburgerthor
Elévation de la Kronenburgerthor

Ce n’est qu’ensuite, à partir de 1876, que mon arrière-arrière-grand-père assiste à la conception et à la construction de la nouvelle enceinte urbaine. Elle aussi percée de portes, bien plus robustes que les précédentes, s’étendra sur onze kilomètres et englobera la Neustadt. Tous les 500m environ, elle ponctuée de cavaliers, devancés pour certains d’une caponnière cuirassée. Il nous en reste quelques cavaliers, derrière la gare, ainsi que la Kriegsthor II, qui était réservée aux militaires.

Tout cela, avec de riches détails et illustrations, est à retrouver ici :


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