Pour les Strasbourgeois de 2024, c’est un peu une belle endormie… Pourtant, de 1903 à 1975, le Palais des Fêtes a vibré au sens des orchestres et des chœurs, de son orgue et sous les pas des danseuses et danseurs. Concerts, ballets, fêtes, bals, concours, meetings et kermesses ont laissé d’impérissables souvenirs. Mais, depuis la construction du Palais de la Musique et des Congrès, le Sängerhaus est tombé dans une léthargie que d’importants travaux viennent de secouer. Alors que l’Opéra du Rhin l’investira en 2026 pendant les trois années de travaux à la place Broglie, Antoine Wendling nous raconte l’histoire de ce haut lieu artistique et culturel de la capitale alsacienne.
Une activité chorale intense
Mon arrière-arrière-grand-père, architecte strasbourgeois né en 1828, rappelle d’abord l’essor des sociétés chorales dans l’Alsace du début du XIXe siècle. La naissance de l’Association des Sociétés chorales d’Alsace en témoigne. Elle rayonne avec son deuxième Congrès, en 1863, qui accueille Hector Berlioz venu diriger son Enfance du Christ devant 6000 personnes réunies place Kléber.
Le Strassburger Männergesangverein
L’annexion allemande consécutive à la guerre de 1870 entraîne la création d’orphéons destinés aux nombreux fonctionnaires germaniques. Parmi eux, le Strassburger Männergesangverein est le plus puissant, le plus protégé, le plus réputé. Il capte tous les moyens financiers dont sont privées les sociétés chorales francophiles, dont l’Union chorale représente la tête de file.
Fort de cette puissance et de l’appui impérial, le chœur d’hommes fondé en 1872 réunit suffisamment de moyens pour lancer la construction d’un nouveau siège destiné à la Fédération des Chanteurs d’Alsace, le Sängerhaus de la rue Sellénick.
Le Sängerhaus
Antoine Wendling raconte comment les architectes, Kuder et Müller, ont donné un aspect Jugendstil à un projet initialement néo-Renaissance. S’il se montre réservé quant à l’esthétique finale si éclectique, il admire l’utilisation novatrice du béton armé. Et la diversité des styles ne s’arrête pas à l’extérieur puisque la grande salle de concert adopte une décoration baroque foisonnante. Le Palais offre aussi un restaurant, des salons, une grande salle de répétition chorale…
L’orgue du Palais des Fêtes
Enfin, chose nouvelle et unique à Strasbourg, la salle est équipée d’un orgue. Conçu par les plus grands experts de l’époque, au rang desquels figure Albert Schweitzer, il est l’œuvre des facteurs d’orgues mosellans Dalstein et Haerpfer. Il a pour ambition d’être l’orgue de concert idéal.
Hélas, de nos jours, ce joyau de la facture d’orgue alsacienne dort dans des caisses, en attente d’une hypothétique restauration sans cesse retardée.
Pour découvrir l’ensemble du passionnant récit d’Antoine Wendling, avec des dizaines d’illustrations et des extraits sonores, notamment de l’orgue du Palais des Fêtes, c’est par ici :
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