A quelques années près, il a pratiquement le même âge qu’Antoine Wendling, mon arrière-arrière grand-père architecte. Comme lui, il a traversé des changements de régime, la guerre de 1870, l’annexion prussienne… Antoine Wendling nous en raconte la genèse, les turpitudes, les transformations. Et nous prépare à la grande rénovation qui devrait avoir lieu entre 2026 et 2029.
Le Marché-aux-Chevaux
C’est d’abord l’histoire de cette vaste place du Strasbourg médiéval, encore bordée du Fossé-des-Tanneurs qui coule sur ses bords. Outre le commerce de chevaux, on y pratique des tournois. La chevalerie alsacienne y affronte le gratin de la noblesse d’Empire. Ce sont ensuite de somptueux carrousels qui y consacrent la place du cheval.
La promenade du Broglie
Sous l’impulsion du maréchal de Broglie, le vaste espace est transformé en promenade arborée. Les hôtels prestigieux fleurissent sur son côté Sud : l’hôtel d’Hanau-Lichtenberg, futur Hôtel de Ville ; l’hôtel des Deux-Ponts, qui deviendra le gouvernement militaire.
Le théâtre français
Mais il manque à la Ville une vraie salle de spectacle dédiée. Les troupes de comédiens allemandes ou françaises se produisent dans les Poêles de certaines corporations.
On décide alors de transformer une des granges à fourrage du Marché-aux-Chevaux en Comédie. D’illustres personnages s’y succèdent, comme Rousseau ou Marie-Antoinette. Mais un incendie la dévaste en 1800, lors d’une représentation du Petit Poucet. Il faut donc se résoudre à construire enfin un vrai Théâtre à Strasbourg.
Le Théâtre de Villot
Il prendra place au fond du Marché-aux-Chevaux, tout près du canal. Antoine Wendling raconte les querelles d’architectes, les différents plans qui se succèdent, les travaux qui trainent… Jusqu’à ce que la facture grimpe à sept fois le montant initialement prévu. Finalement, le nouveau « Théâtre Français » est enfin inauguré en 1821.
Le bombardement de 1870
Après une grande transformation en 1854, le nouveau théâtre est victime des bombes prussiennes. Après le bombardement du 10 septembre 1870, jour de la naissance de Marie, la fille d’Antoine et mon arrière-grand-mère, il ne reste que des murs calcinés. Les Allemands s’empressent de le reconstruire à l’identique et il reprend du service dès 1873.
Transformations
Enfin, Antoine Wendling raconte l’adjonction de la semi-rotonde caractéristique en 1888. Elle assure l’articulation avec la Neustadt et les bâtiments gouvernementaux de la nouvelle Place impériale.
Et il s’amuse de la monumentale fontaine installée en 1902 devant l’opéra.
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