La gare de Strasbourg racontée par Antoine Wendling

Comme usager du chemin de fer naissant, Antoine Wendling a fréquenté pendant trente ans l’ancienne gare du Marais Vert, puis, autant de temps, la nouvelle gare de Strasbourg construite par les Allemands. Dans ce nouvel article, mon arrière-arrière-grand-père architecte raconte la naissance de cet élément majeur de la construction d’une nouvelle capitale pour la Reichsland.

Le quartier de la nouvelle gare

Après avoir évoqué, avec une pointe de nostalgie, l’ancienne gare du quai Kléber dont il appréciait l’architecture, Antoine Wendling explique la reconstruction du quartier Kageneck, dévasté par les bombardements de 1870.

Strasbourg - Plan de la nouvelle gare de Strasbourg
Plan des nouvelles installations ferroviaires et de leur emprise sur les anciennes fortifications (Beemelmans et Funke) – BNUS

Il montre la volonté, dès 1871, de la municipalité encore alsacienne d’assainir et de rationaliser l’endroit, jusque là dévolu au maraîchage. De nouvelles voies, tracées en étoile depuis le bastion des Payens, dessinent une place sur laquelle on imagine d’abord d’implanter un marché couvert.

Jacobsthal, constructeur de gares

Jacobstahl - Gare de Metz
La gare de Metz par Jacobstahl

Antoine Wendling s’attarde ensuite sur la politique impériale de développement du chemin de fer. Son corolaire, la construction de nouvelles gares, échoit souvent à un architecte berlinois, Johann Eduard Jacobsthal, constructeur de la gare de Metz ou encore de celle de l’Alexanderplatz, à Berlin.

La nouvelle gare de Strasbourg

Strasbourg - La nouvelle gare en 1890
La gare de Strasbourg

Si le style architectural choisi par Jacobsthal n’enthousiasme pas outre mesure mon trisaïeul, il loue en revanche l’organisation générale de l’ensemble. La construction des voies en hauteur permet en effet de séparer, au niveau inférieur, le flux des voyageurs, de même que celui des marchandises.

Le riche décor de la gare de Strasbourg

Une fois de plus, mais bien avant les Bains municipaux ou le Lycée des Pontonniers, le décor ne cède en rien à la fonctionnalité du lieu. Antoine Wendling apprécie ces efforts, même s’ils revêtent ici un côté propagandiste un peu lourd. Les salons de l’empereur et de l’impératrice, de même que les grandes fresques magnifiant l’appartenance de l’Alsace à l’Empire allemand heurtent quelque peu l’architecte francophile.

Le travail du fer et du verre effectué sur les marquises couvrant les voies suscite chez lui davantage d’enthousiasme.

Strasbourg - Gare - Plafond salon d'attente
Plafond du salon d’attente des 3e classes à la gare de Strasbourg

La mise en scène de la gare de Strasbourg

Jacobstahl - Gare de Strasbourg
Jacobstahl – Esquisse pour la nouvelle gare de Strasbourg

Le projet de Jacobsthal ne s’arrête pas à la gare des voyageurs. Le vaste complexe de la gare de Strasbourg comprendra aussi, de part et d’autre, de vastes édifices dédiés à l’administration des chemins de fer impériaux. Mon trisaïeul en apprécie la symétrie, de même que les rotondes monumentales à coupoles abaissées qui en marquent les angles. Il parle aussi des gigantesques candélabres électriques de 22m de hauteur destinés à mettre en scène l’ensemble, comme le fera la place de la gare naissante.


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