Les Maraudes

Maraude… Qu’il est curieux, ce terme dont l’origine est si péjorative ! Le maraud,Çcelui que l’on considère d’un rang social inférieur, le misérable qui va pratiquer la maraude, c’est-à-dire mendier et même voler, chaparder… Tout ce que la loi et la morale condamnent est devenu digne d’admiration ces dernières années, puisque « Marauder, c’est maintenant sillonner les rues, aller à la rencontre des sans-abri et des plus démunis afin de leur distribuer vêtements et alimentation, mais surtout d’évaluer leurs besoins et de donner un peu de chaleur humaine. » (Site Entraides-citoyennes)

Sofiane Boulahlouli
Sofiane Boulahlouli

Sofiane Boubahlouli est un de ces nouveaux maraudeurs. Nous le connaissons comme marcheur et conférencier (cf La Croix du 31 décembre 2019). Lui qui a marché des milliers de kilomètres pour « se connaître » a brusquement ressenti le besoin de se mettre en marche pour les autres.

« Un jour, Etienne Uberall m’a parlé de la commémoration en hommage aux victimes de la rue, devant la plaque de leur mémoire, dans la cour de Saint-Pierre-le-Vieux. Ca m’a bouleversé. J’ai compris qu’on ne pouvait pas rester les bras croisés devant tant de misère et de précarité. »

Avec Médecins du Monde

Sofiane se porte alors volontaire pour les maraudes avec Médecins du Monde. Après une rapide formation, il participe à une opération par mois, officiellement appelée Mission mobile de proximité. Concrètement, une équipe de bénévoles, comportant toujours un mœecin, parcourt les rues du centre-ville, à la rencontre de celles et ceux qui ont besoin d’être orientés vers œe structure d’accueil, besoin d’aide ou d’alimentation, d’une prise en charge médicale, de conseils en matière de prévention etœ’éducation à la santé, distribuant aussi des kits d’hygiène. Ces opérations sont encadrées par des permanents du SIAO, Service Intégré de l’Accueil et de l’Orientation, dont une assistante sociale, qui organisent et centralisent l’offre locale d’hébergement, et fédèrent l’action des différents acteurs de la solidarité.

Plusieurs milliers de bénéficiaires

Avant la crise sanitaire, le nombre de bénéficiaires à Strasbourg s’élevait à 3000, veillés par 80 bénévoles. Mais le Covid a très nettement accéléré le relogement des sans-abri… et sans doute augmenté le nombre de bénévoles, tant il est vrai qu’il a eu au moins le mérite de développer les solidarités et de susciter des vocations.

Médecins du Monde
Maraude Médecins du Monde

Avec les Restos du Coeur

Les maraudes Médecins du Monde ayant été interrompues par la crise, « on m’a orienté vers les Restos du Coeur… Depuis, je suis resté dans les deux structures, qui assurent des missions bien différentes. » Les maraudes des Restos du Coeur se cantonnent à l’aspect plus directement alimentaire : aller à la rencontre de ceux qui n’ont plus la force ou l’envie de venir chercher de l’aide, repérer les personnes les plus isolées et leur proposer une écoute, un soutien, un accompagnement et, évidemment, un repas.

De nombreuses structures citoyennes et associatives

En dehors de ces acteurs institutionnels, de nombreuses structures « citoyennes » ont fleuri, organisées ou non en association. On pense par exemple à l’Abribus, qui organise la distribution de repas chauds aux personnes démunies, d’octobre à avril ; ou encore à Strasbourg Action Solidarité, qui vient en aide aux sans domicile fixe grâce à l’organisation de maraudes dans la ville tous les mardis et jeudis soir. Les bénévoles distribuent soupes, salades de riz, gâteaux et boissons chaudes qu’ils ont préparés pour l’occasion.

Vélos du Coeur
Les Vélos du Coeur

Citons encore l’association Les Petites Roues, qui effectue des maraudes les vendredis soir et s’occupe de la mise à l’abri ponctuelle, en hôtel, des personnes sans logement ; la Maraude du Partage, qui distribue des vêtements, des repas et des produits d’hygiène aux sans-abri du centre-ville de Strasbourg tous les lundis soir. Et évidemment les Vélos du Cœur, collectif composé de coursiers (Uber Eats, Deliveroo) et de bénévoles. À vélo, ils distribuent des repas cuisinés tous les soirs depuis fin mars, en collaboration avec les Petites Cantines, pour les personnes sans-abri.

On meurt de froid, pas de faim

« Si on peut mourir de froid, on ne meurt pas de faim à Strasbourg, souligne Sofiane, et la solidarité qui s’y développe a été une bonne surprise de cette expérience. » Mais toutes ces initiatives, qu’elles soient institutionnelles ou citoyennes, montrent à quel point il est facile, lorsqu’on le désire, d’aller à la rencontre des plus démunis, de celles et ceux qui ont avant tout besoin de la présence de celles et ceux qui ne manquent de rien.

https://www.restosducoeur.org/associations-departementales/les-restos-du-coeur-du-bas-rhin
https://www.medecinsdumonde.org/ville/strasbourg/
https://www.facebook.com/Velosducoeur67/

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