Antoine Wendling, mon trisaïeul architecte à Strasbourg, avait une passion pour les villas. Sur la fin de sa vie surtout, il en vit de toutes sortes se construire. Il a déjà raconté celles de l’allée de la Robertsau, celles du quai Rouget de l’Isle ou de l’île Sainte-Hélène. Son dernier récit concerne les villas bâties en lisière du parc de l’Orangerie, dont beaucoup ont disparu.
Prestigieuse Orangerie
Antoine Wendling commence par rappeler comment, avec l’Exposition industrielle et commerciale de 1895, le parc de l’Orangerie s’est transformé. D’agréable promenade champêtre, il est devenu un lieu incontournable de la bonne société strasbourgeoise. Tout naturellement, il a aimanté de riches demeures à sa lisière, comme le Contades l’avait fait avant lui.
La demeure toute proche de Camille Schauffler, beau-frère d’Antoine, permet aux deux vieux compères de darder leurs regards critiques sur les chantiers alentour.
Les villas disparues de l’Orangerie
Une bonne moitié de ces demeures cossues ont hélas disparu, victimes pour les unes du bombardement du 25 septembre 1944, de rentables programmes immobiliers pour d’autres. C’est surtout le cas au niveau de notre actuel boulevard du président Edwards, première partie de l’Orangeriering primitif.
Les terrains concernés se caractérisaient par des surfaces importantes qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, ne pouvaient qu’attiser des convoitises inconnues au temps d’Antoine Wendling.
Les survivantes de l’Orangerie
Il subsiste heureusement, entre la rue Gottfied et la rue de Verdun, un ensemble de maisons représentatives de cette « Belle Époque », construites entre 1890 et 1910. Elles adoptent tous les styles alors en vogue. Antoine Wendling les observe de son regard caustique d’architecte. Il sourit de cette surabondance de « néo » qui les caractérise, en particulier lorsqu’il s’agit du style « néo-Renaissance », si cher aux Allemands. Il suffit de s’y promener pour constater, encore de nos jours, cet improbable éclectisme au charme irrésistible.
Le fantôme de l’Orangerie
Enfin, mon trisaïeul déplore l’abandon d’un projet qui l’a passionné en 1905. Au coin de l’allée de la Robertsau et du boulevard de l’Orangerie, l’architecte Josef Maria Olbrich, de la Sécession viennoise, devait construire une merveilleuse demeure. C’était une commande du banquier Schwarzmann. Hélas, le projet capota.
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